“Tell me and I would forget. Show me and I would remember. Imply me and I would understand”

Confucius

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mardi 2 juin 2009

Des projets exceptionnels pour la Tunisie de demain

De l’Ariana à Hergla en passant par Zembra et Korbous, ces grandes réalisations qui vont changer le paysage social et économique de la Tunisie


Les planificateurs, les économistes, les financiers font valser les chiffres.
La Tunisie semble, aujourd’hui, désormais le pôle de tous les désirs. Et les investisseurs, qu’ils soient du Golfe, d’Asie ou d’Europe, succomberaient tous à nos charmes.
Il faut reconnaître, bien sûr, que nous avons les moyens de notre politique : situation géographique privilégiée, stabilité politique et sociale, dévoloppement économique fiable, sécurité étant les maîtres mots. Il faut leur ajouter une tradition d’accueil et d’ouverture, une qualité reconnue du potentiel humain et un sens atavique de l’entreprenariat.
Mais avons-nous la politique de nos moyens ?
Et tous ces projets, qui concernent la Tunisie du Nord au Sud, qui sont tout à la fois touristiques, industriels, écologiques, immobiliers et financiers, ne risquent-ils pas de dépasser et d’outrepasser nos capacités humaines et matérielles ?N’est-ce pas «trop» pour notre capacité d’absorption? En un mot, ne sommes-nous pas en train de faire… du surbooking? Une fois de plus, après nous être posé la question, nous avons été la poser à M. Slim Tlatli, président de la Commission Supérieure des Grands Projets.
La réponse, cette fois-ci, a été des plus claires.
«Beaucoup, trop, par rapport à quoi, et selon quels critères ?
Que veut donc dire “capacité d’absorption” d’un pays ?
Singapour est une ville. Elle a un PIB qui représente 4 fois celui de la Tunisie. Que dire de Hong Kong ?
Le plus important est que, aujourd’hui, nous sommes sollicités.
Nous avons des opportunités extraordinaires. Il nous faut les saisir et maximiser nos chances. Bien sûr, il faut gérer les réalisations selon un calendrier rationnel qui prenne tout en compte».
Mais nous, commun des mortels, entendons beaucoup parler de grandes choses que nous ne voyons toujours pas venir.


Sama Dubaï, «le projet phare» qui est aussi le premier à avoir été proposé, accepté, reste, à ce jour mystérieusement silencieux.
Cette opacité serait-elle inquiétante quant à la réalisation prochaine du projet, laisserait-elle augurer d’un retard, d’un réajustement ou même… d’un regret comme semble le croire la rumeur ? Là aussi on nous conforte.
«Sama Dubaï est un promoteur qui a un plan de travail précis. Il a étudié le marché, organisé des brain-storming, pour cerner les attentes et les besoins, les contraintes et les réticences, établi un plan de communication, un plan marketing. Tout ce travail n’est pas visible et ne ressortira que par la suite.
Il a soumis son Master Plan qui a fait l’objet de quelques remarques. Celui-ci doit être soumis une seconde fois pour approbation. Et sitôt approuvé aura lieu la fameuse conférence de presse que tout le monde attend.
Alors si Sama Dubaï apparaît secret, il n’est en fait que discret, et ne souhaite parler qu’à bon escient, dès qu’il aura matière à le faire.
De toutes les façons, durant les quelques premiers 7 à 8 mois, rien n’apparaîtra. Tout se fera sous terre puisqu’il s’agira de travaux de fondation qui préparent le reste. Les appels d’offres seront lancés au cours du mois de mai».
Si Sama Dubaï doit lancer son projet au mois de juin prochain en ouvrant son sales office au moment stratégique où la Tunisie reçoit et les vacanciers étrangers et les Tunisiens de l’étranger, qu’en est-il de l’autre projet émirati qui, lui, a déjà pignon sur rue, recrute à tour de bras et a visiblement commencé les travaux : le projet de Tunis Sports City au Lac Nord de Bukhatir.
«En ce qui concerne le projet Bukhatir, l’accord d’investissement est finalisé et sur le point d’être signé. Ceci dit, ils ont déjà commencé à travailler : on déblaye le futur terrain de golf, et le sales office sera prêt dans moins de deux mois».
Au-delà de ces deux grands projets pilotes qui ont, semble-t-il, ouvert la voie aux investissements arabes – et autres – en Tunisie, les choses s’emballent, et il devient difficile de suivre.
Aussi, le plus simple, nous a-t-il semblé, était de les présenter en fonction non pas de la géographie ou de l’origine, mais du degré d’avancement du projet.
«A El Hassyene, sur la route de Kalaât Al-Andalous, le Gulf Finance House de Bahreïn se propose de créer “Tunis Financial Harbour”, une zone financière off-shore, centre de banques, d’assurances, d’institutions financières. On prévoit d’y intégrer une composante universitaire de très haut niveau, pour la formation de cadres financiers, en faisant appel à Harvard ou à la London School of Economics.
De même qu’on appuiera cette zone d’un back-office, soit tous les services d’appui tels que le traitement des services bancaires, la saisie de documents, le software… En ce qui concerne ce projet, les accords d’investissement sont actuellement en cours. Les Bahreïnis souhaitent aller vite, envisagent de commencer avant la fin de l’année, et se donnent trois ans pour réaliser ce projet».
Les Emiratis s’intéressent également, nous dit-on, à Hergla et à Korbous. Sommes-nous en train de transposer Dubaï en Tunisie? Et saurons-nous éviter les erreurs?
«Nous y allons doucement, prudemment, sans prendre de risques financiers ou autres.
A Hergla, Emaar, le promoteur émirati, se propose d’édifier un complexe touristique : hôtels, appartements, villas, golf, marina, restaurants.
Là aussi, les négociations sont en cours de finalisation. Et les travaux de ce projet de quelque 2 milliards de dollars démarreront avant la fin de l’année.
A Korbous, par contre, les négociations du projet de DAMAC, autre promoteur émirati, prennent un peu plus de temps que prévu. Ce projet de 10 milliards de dollars concerne à la fois Sidi Raïs, Aïn Kalassira, Aïn Oktor, et mettra en valeur 7 sources thermales aux vertus différentes jusque-là archaïquement exploitées. On avait envisagé en un premier temps de réaménager le centre urbain, mais cela pose pour l’instant des problèmes fonciers à résoudre.
On a donc opté pour une solution périphérique, pour une première tranche».
Si Korbous soulève des problèmes fonciers, d’autres projets inquiètent fortement les Tunisiens pour leur impact risqué sur l’environnement : Bled El Ward, à l’Ariana, et Zembra, qui menacent toutes deux, si on n’est pas vigilants, de se transformer en catatastrophes écologiques. Là aussi, les réponses se font rassurantes, la protection de l’environnement étant une exigence préalable pour tout accord.
«Il est évident que ce sont là des préoccupations légitimes et qu’il en a été tenu compte. Aucun accord ne se fera sans études d’impact approfondies.
En ce qui concerne Zembra, qui intéresse un groupe privé chinois, désireux de faire du tourisme écologique, ce sera un développement très “soft”.
Il s’agira de mettre en valeur une zone protégée. On ne développera donc que la partie de l’île où s’élevait l’ancien hôtel de la STB, en l’étoffant d’un golf, de quelques villas et d’une clinique jouvence. Ce développement à l’échelle humaine ne concernera que quelque 80 hectares de l’île.
Là, les investisseurs se proposent de mettre en valeur un site romain, de créer un observatoire pour les oiseaux, de développer la plongée sous-marine et de n’autoriser que la pêche sportive.
“Bled El Ward”, projet de l’investisseur El Maâbar, elle aussi, pose de sérieux problèmes écologiques. Comment l’intégrer dans la Sebkha de l’Ariana sans nuire à la fonction naturelle de celle-ci qui est de réguler l’écoulement des eaux pluviales de La Soukra qui déferlent là ?
Ces contraintes écologiques doivent être et seront obligatoirement respectées.
Aussi, ira-t-on par étapes: la première tranche, Diar El Fel, portera sur 300 hectares – dont 200 de construction – et comportera une marina, un centre sportif et de santé et un centre financier.
Et surtout, surtout… 50 km de plage recréés. Ce qui réalisera le vieux dicton qui disait : “Louken Ariana andha bhar ma’ïemchi had lel kbar”.
L’idée étant pour El Maâbar de transposer là le modèle le plus réussi de Dubaï: celui de multiplier les fronts de mer pour répondre à ce désir de plus en plus exprimé dans l’immobilier : celui de la vue sur mer.
La première phase du projet consistera à assainir le terrain et à installer les infrastructures de base, qui coûteront 220 millions de dollars».
Alors, comme on se veut tout de même l’avocat du diable, et qu’on nous parle encore de projets koweïtiens et saoudiens, actuellement en pourparlers, on pose tout de même la question qui nous tracasse. Est-ce que nous n’intéressons que le monde arabe? N’y a-t-il pas des projets européens, américains, asiatiques ?
Et, bien sûr, il y en a.
Mais l’argent, aujourd’hui, est d’abord dans le monde arabe, en Chine – et les Chinois ont montré leur intérêt – en Russie, en Norvège.
Des Français, des Anglais étudient actuellement différentes possibilités. Mais seules les propositions bien étudiées, les projets bien analysés sont actuellement évoqués. Les autres seront annoncés en temps utile, une fois aboutis.

Source lapresse

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